Unami s'interesse sĂ©rieusement Ă  la crĂ©ation de jeu de sociĂ©tĂ© depuis plusieurs annĂ©es maintenant. La campagne de financement de son prochain projet est annoncĂ©e pour le 22/9. Je souhaitais venir lui donner un peu de visibilitĂ© par ici pour l'encourager. HĂ©sitez pas Ă  vous inscrire sur Ulule, lien sur la page de son site, pour suivre Ellea une sƓur qui s’appelle Marie et qui est proche d’elle. C’est la premiĂšre comĂ©dienne sourde qui a reçu une rĂ©compense en 1993 pour son rĂŽle dans Les enfants du LegoĂ©land brun (Larus fuscus) Il est grand avec une taille de 55 cm et une envergure de 135 cm. Il n'est pas brun mais il a un corps blanc, une tĂȘte blanche. Son dos est gris foncĂ© ou noir (d'oĂč un risque de confusion avec le goĂ©land marin). La mandibule infĂ©rieure du bec est ponctuĂ©e de rouge. Les pattes sont jaunes. QuantĂ  son cri, il est plus rauque, plus proche de celui de la corneille que de la mouette rieuse. La mouette Ă  tĂȘte noire, celle de vos vacances aux Antilles Vous la verrez plus JEUX- VIRELANGUES. CRIS - ONOMATOPÉES. CHANSONS. ACTIVITÉS FLE. PHONÈMES ET CHANSONS. EXERCICES AUDIO. DICTÉES AUDIO. FLENET - Textes Audio-VidĂ©o. MOTEUR DE RECHERCHE FLENET. Dịch VỄ Hỗ Trợ Vay Tiền Nhanh 1s. Questions typiquesPourquoi/comment les oiseaux chantent ?Puis-je utiliser des sons d'oiseaux ?Puis-je utiliser des photos d'oiseaux ?Pouvez-vous identifier un oiseau inconnu ?Il me manque un oiseau! Peut-il ĂȘtre ajoutĂ© ? InformationÀ notre proposPolitique de confidentialitĂ©Les conditions d'utilisationCookie et politique de confidentialitĂ© Peux rien dire. Juste envoyer une petite note en vitesse pour vous rassurer. Je vais bien. Mais depuis mon dernier billet ma vie est devenue un enfer. La Mouette Ă  cause de qui tout est arrivĂ© et moi avons du prendre le maquis pour vivre cachĂ©s, loin de ceux qui veulent notre peau. Mon volatile prĂ©fĂ©rĂ© ne se manifestait que trĂšs rarement sur le blog ces derniers temps et il a suffit que mademoiselle nous tape quelques lignes pour que nous soyons obligĂ©s de fuir, avec tous les porte-flingues et chasseurs de tĂȘte du syndicat des ostrĂ©iculteurs Ă  nos trousses. Ils sont Ă©nervĂ©s, susceptibles et furieusement Ă  cran. AprĂšs l’affaire de la souris du bassin d’Arcachon, les impertinences de la mouette de la vallĂ©e du Gier ont vraiment pour eux du mal Ă  passer. La goutte d’au qui fait dĂ©border la vase ! A l’heure oĂč j’écris ces mots j’ignore l’issue de ce calvaire mais je me sens soudain trĂšs proche de Salman Rushdie ! Les ayatollahs de la fine de Claire me donnent des cauchemars. Et pendant ce temps la Tousseuse organise la rĂ©bellion dans les parcs. Elle a dĂ©cidĂ© de lancer un grand mouvement de protestation Pour une mort plus douce des mollusques bivalves ». Elle a dĂ©jĂ  reçu une dĂ©lĂ©gation de Marennes-OlĂ©ron qui s’est rendue en bourriche Ă  Lyon et elle espĂšre voir trĂšs vite les bretonnes, les normandes et celles de l’étang de Thau. Elle dit qu’il faut profiter des Ă©lections. On n’est pas rendu ! Et moi, ça commence Ă  me taper sur le Belon. Mais avec toutes ces fĂȘtes et leurs prolongations faudrait peut-ĂȘtre itou que je songe Ă  arrĂȘter le champagne et autres plaisirs dont l’abus peut nuire Ă  ma santĂ©. Qu’en pensez-vous ? Pour rester dans l’ambiance, une petite perle ! Comfortably Numb
par
Dream Theater merci Bruno ! Depuis ce matin, planant autour du troquet, l’extravagant volatile guette l’arrivĂ©e hypothĂ©tique d’une Ă©quipe de tĂ©lĂ©vision ou de radio. Elle se pose parfois pour venir tremper son bec dans son verre de picon-biĂšre et fait la fiĂšre devant les clients du bar. Explication. Au lever du jour, la Mouette a appris, en Ă©coutant France-Info, que l’autre, comme elle l’appelle, avait enfin fait connaĂźtre ses intentions pour les mois Ă  venir et elle s’attribue une bonne part de responsabilitĂ© dans cette dĂ©cision. Elle est persuadĂ©e que son billet d’humeur, publiĂ© la veille, a contraint l’homme du dĂ©finitif temporaire Ă  rendre le dossard virtuel qu’il s’était accrochĂ© depuis quelques semaines dans le dos. La course se fera sans lui puisqu’il n’aime pas la la Mouette prend la grosse tĂȘte ! DĂ©cidĂ©ment, la politique, qu’on soit du clan des mĂ©galos, des paranos ou des oiseaux, ç’est un drĂŽle de sport qui vous fait perdre facilement le sens commun. Je peux mĂȘme vous le faire dans d’autres dialectes Hello my dear friends » Hallo meine lieben Freunde » buongiorno i miei cari amici » Y’a pas mieux que les vacances et les voyages pour devenir polyglotte et tant mieux si ça assĂšche la glotte ! Mais j’ai pas pour autant oublier ma langue maternelle Salut mes chers amis ! Je suis heureuse de vous retrouver et je vous adresse pleins de petits coups de bec en attendant mieux. Car j’ai dĂ©cidĂ© de prendre la parole plus souvent sur ce blog. Je vais en parler Ă  Mich mais s’il n’est pas d’accord je me rĂ©fugierai dans la clandestinitĂ©. Faut pas se laisser faire ! Faut lutter ! Faut se bouger ! No pasaran ! Bon en attendant je vais aller faire une rĂ©volution complĂšte du cadran de mon rĂ©veil. J’ai grand besoin de sommeil. Faire la fĂȘte, c’est bien joli mais si on veut des lendemains qui chantent faut savoir se reposer. Pour l’instant, je suis fourbue, rendue, Ă©reintue, crevue, ratatinue et tarabiscornue ! TchaĂŒ ! AprĂšs les nuits de folie et les DJ dĂ©jantĂ©s, une belle chanson pour m’endormir. C’est pas Muse Ă  la maniĂšre de
 », c’est les vrais ! Faites comme moi, fermez les yeux. On touche au sublime
 Je viens de recevoir un mail par lequel elle m’annonce son retour imminent. Elle n’est pas trĂšs loin et passe juste une derniĂšre soirĂ©e avec quelques amis rencontrĂ©s sur la route. Ca fait deux jours qu’ils font ensemble du vol planĂ© et des figures libres autour du viaduc de Millau. Il paraĂźt que c’est sympa comme tout ! La vie d’une mouette, tousseuse ou non, n’a rien de trĂšs compliquĂ©. Un endroit pittoresque oĂč profiter des courants ascendants et crier tout son soĂ»l et le tour est jouĂ©. J’ajoute pour la mienne un fond de verre Ă  licher avec de la musique en fond sonore et c’est le paradis. Quand j’ai fermĂ© le troquet, elle a pris la direction de la CĂŽte d’Azur. Elle voulait voir St Trop’ et du people » en goguette. Mais elle n’y a trouvĂ© que du footballeur gominĂ© et aprĂšs un mois de Coupe du Monde y’avait overdose. Alors elle nous a rejoint dans les PyrĂ©nĂ©es. L’air y Ă©tait plus vif et l’atmosphĂšre moins frelatĂ©e. Elle a liĂ© connaissance avec quelques milans du coin pour des sorties un peu toniques. Elle a mĂȘme fait une virĂ©e du cĂŽtĂ© du Pic du Midi avec des vautours, Ă  qui il convient, d’aprĂšs elle, de parler trĂšs poliment. Ensuite, quand nous sommes rentrĂ©s, elle a filĂ© du cĂŽtĂ© d’Ibiza pour retrouver des potes qu’elle s’était faits au mois de mai vous vous souvenez ?. La-bas ses nuits ont dĂ» ĂȘtre plus courtes qu’au pied du Tourmalet mais Ă  son Ăąge il faut en profiter. Elle doit avoir hĂąte de me vous raconter tout ça. Et de mon cĂŽtĂ©, je sais que demain je vais surveiller le ciel. Je suis impatient de la retrouver. Le troquet sans elle sans ailes ! c’est pas le top. Et j’ai vraiment pas envie de changer mon enseigne ! La mouette est rentrĂ©e ! Elle se pose hier soir sur mon Ă©paule et me donne un petit coup de bec sur la joue. Elle semble heureuse de nous retrouver et de constater qu’elle Ă©tait impatiemment attendue. Un pont entre l’Ascension et PentecĂŽte, ça fait de belles vacances. C’est souvent chouette la vie d’une mouette ! Comme elle fait sa cĂąline, je respire sous ses plumes des parfums d’algue et de marĂ©e. Elle me raconte rapidement qu’elle a eu droit Ă  tous les temps prĂšs des cĂŽtes bretonnes. La pluie, le vent, le soleil, le climat idĂ©al pour jouer avec les vagues autour du phare de la Vieille. Mais pourquoi revient-elle ? Qu’est-ce qui pousse ce fier volatile Ă  faire d’un modeste troquet de la vallĂ©e du Gier sa rĂ©sidence principale ? La vie entre Saint Etienne et Lyon se parerait-elle de charmes insoupçonnĂ©s capables d’envoĂ»ter une mouette grippĂ©e ? Moi qui suis nĂ© ici et qui sais que les atouts d’un tel coin, mĂȘme s’ils sont bien rĂ©els je vous les dĂ©crirai, ne sautent pas aux yeux, je suis stupĂ©fait d’un tel attachement. Alors ? C’est nous ? Le matou ? Le juke-box ? Les trois raisons Ă  la fois et peut-ĂȘtre bien d’autres encore. Comme le Picon-biĂšre par exemple ! Allez, je tire une pinte et je la partage avec ma tousseuse adorĂ©e ! Puissent ses quintes rĂ©sonner longtemps au-dessus de nos tĂȘtes ! Ca y’est ! A peine m’étais-je servi un petit demi pour tenir compagnie Ă  mes habituĂ©s du comptoir qu’elle se met Ă  tousser dans mon verre. LĂ , c’est le signe qu’elle pĂšte la forme et qu’elle cherche Ă  m’embĂȘter. Normal, depuis ce matin, la mouette fait la gueule. Pourtant elle aussi a passĂ© de bonnes vacances. Elle nous a rejoint tranquillement en coupant au plus court privilĂšge du vol d’oiseau, sans payer les pĂ©ages et en faisant le plein de temps en temps avec ce qui lui tombait sous le bec. Et lĂ -bas, aprĂšs une bonne nuit de sommeil, on ne l’a plus revue. Je l’ai simplement entraperçue de temps en temps jouant avec ses amis dans les courants ascensionnels le long des falaises du Cap de La Nao. Ca semblait les amuser Ă©normĂ©ment et ils prenaient visiblement une palme terrible Ă  se laisser porter, frĂŽlant le rocher entre le ciel et l’eau. C’est comme ça qu’on s’envoie en l’air chez les mouettes ! Enfin, je ne sais pas tout mais visiblement elle Ă©tait bien entourĂ©e et je suis sĂ»r qu’elle ne s’est pas ennuyĂ©e. C’est une grande fille, elle est libre de faire ce qui lui plaĂźt ! J’ai mĂȘme pensĂ© un moment, non sans crainte je l’avoue, qu’elle allait rester pour profiter dĂ©finitivement du sea, sex and sun » local. A deux coups d’aile d’Ibiza, c’est forcĂ©ment tentant. Et bien non ! Le vendredi soir, elle est revenue pour me demander si c’était bien le lendemain qu’on repartait pour Beauvoir. Elle m’a expliquĂ© qu’elle avait un petit peu perdu la notion du temps en mĂ©langeant les jours et les nuits. Le syndrome de l’heure espagnole sur le cerveau d’une mouette bretonne ! Quand je lui ai dit qu’on prenait bien la route le lendemain matin, elle m’a dit que c’était OK pour elle. Sur le coup, je l’aurais embrassĂ©e. Elle a bien senti que j’étais content et en a profitĂ© pour me demander de faire le trajet avec nous. Dans la voiture ? Dans la voiture ! Parce qu’elle prĂ©textait un peu de fatigue et qu’elle risquait de s’endormir en volant. J’étais prĂȘt Ă  Ă©couter n’importe quelle explication et Ă  succomber Ă  tous ses dĂ©sirs. Cette mouette n’est pas banale prĂ©fĂ©rer la vallĂ©e du Gier aux rivages ensoleillĂ©s de la Province d’Alicante relĂšve d’une subtilitĂ© d’esprit dont l’exploration risque de m’occuper un sacrĂ© bout de temps. Bon, c’est vrai qu’elle a Ă©tĂ© pĂ©nible tout le voyage. Elle a choisi les CD, le moment des arrĂȘts-pipi, les aires pour les repas, les pompes Ă  essence. PerchĂ©e sur mon Ă©paule elle a trouvĂ© que je roulais trop vite, pas assez vite, trop longtemps Ă  gauche, trop prĂšs, que j’oubliais mon clignotant, mon rĂ©tro. Elle a mĂȘme insultĂ© les douaniers au poste frontiĂšre sous prĂ©texte qu’ils ne faisaient pas leur travail Ă  regarder passer les voitures les mains dans les poches. Heureusement que le gabelou de base ne comprend pas la mouette de Beauvoir sinon nous avions droit Ă  une fouille en rĂšgle jusqu’au milieu de la nuit. Enfin nous sommes revenus avec elle et j’ai maintenant le sentiment qu’on va avoir du mal Ă  se quitter. Si, depuis ce matin, elle tire la tronche, c’est qu’elle a lu sur le blog un petit mot gentil de Sophie MĂ©nart qui l’invitait pour boire un verre de muscat sec. Et la mouette voudrait que je l’accompagne. Grande fille mais parfois farouche ! J’ai beau lui dire que l’occasion se prĂ©sentera sĂ»rement une autre fois quand nous passerons prĂšs de Montpellier, elle continue Ă  me regarder comme un pauvre boutiquier, misĂ©rable comptable de son temps, de ses kilomĂštres, de sa fatigue, de son travail. Elle a peut-ĂȘtre raison, mais c’est moi qui commande. Je me contenterai pour l’instant de rendre visite Ă  Sophie sur son blog oĂč l’on est bien accueilli et oĂč la promenade est trĂšs agrĂ©able. Allez y faire un tour, vous ne serez pas déçus. J’ai fini par planquer la rondelle ! "The Dock Of The Bay" Ă  longueur de journĂ©e c’était plus possible. Les clients faisaient demi-tour sur la terrasse dĂ©s qu’il constatait la persistance du symptĂŽme. Oui, c’est ça, comme un virus dans le troquet, une gangrĂšne pour mon petit nĂ©goce. Et l’autre qui se dandinait langoureusement sur le sommet du jukebox, Ă  cotĂ© d’une pile de jeton pour recharger la machine. Elle avait fini par la savoir par cƓur et finissait par couvrir la voix d’Otis. Heureusement que j’étais le seul Ă  l’entendre. J’ai tout essayĂ©. La douceur, le chantage, la menace, les cris. Aucun rĂ©sultat. Sais-tu que c’est tĂȘtue une mouette qui chante Ă  tue-tĂȘte ? Alors une nuit, j’ai ouvert les entrailles de la boite Ă  musique et j’en ai extrait la cause de mes tourments. J’ai glissĂ© le 45t sous une pile de livres au fond du grenier. Elle a boudĂ© pendant trois jours sans mettre une palme dans le troquet. Les affaires reprenaient mais question ambiance, il manquait quelque chose. Alors j’ai fait le premier pas. J’ai marchĂ© jusqu’à son platane et je lui ai proposĂ© de venir choisir des disques dans la malle aux trĂ©sors. C’était une vraie connerie ! Elle a le chic pour vous dĂ©goĂ»ter d’un morceau. Celui-ci pourtant, je l’aime bien. Il a tournĂ© souvent sur les teppaz des boums de ma jeunesse. Ce cĂŽtĂ© rock de garage, punk bien avant l’heure, ça vous encanaillait subtilement une soirĂ©e. Mais lĂ , Trashmen Surfin’Bird » / Trashmen Surfin’Bird » / Trashmen Surfin’Bird » / Trashmen Surfin’Bird » / Trashmen Surfin’Bird », je craque ! En plus, elle ne fait pas dans la discrĂ©tion. Elle se trĂ©mousse en battant des ailes comme une vraie dingue. Je sers mon dernier verre, je tire le rideau et je pars respirer l’air printanier de la campagne. Pendant ce temps, l’autre empaffĂ©e va faire son pogo toute seule en s’envoyant du picon-biĂšre ! L’autre jour, j’ai ouvert quelques malles au grenier pour renouveler mon fonds de jukebox. Je suis redescendu avec une pile de prĂ©cieuses galettes que nous appelions autrefois des 45 tours. LĂ , ça date une Ă©poque beaucoup mieux que le carbone 14 ! Quand on possĂšde ces petits disques noirs dont on peut de chacun raconter toute l’histoire la classe ! une rime de deux alexandrins !, c’est le signe qu’on a dĂ©jĂ  un sacrĂ© paquet d’annĂ©es de vol. Accrochons-nous au manche Ă  balai, y a peut-ĂȘtre des turbulences en vue sur la ligne d’horizon ! J’ai donc mis quelques nouveaux façon de parler ! titres dans ma boite Ă  musique. Et pour inaugurer la sĂ©rie j’ai lancĂ© un morceau pour faire un clin d’Ɠil Ă  mon cousin qui lui se trouve en pleine tempĂȘte. Un mec qu’on a dĂ©couvert ensemble et qui nous a sacrĂ©ment fait vibrer Otis Redding Depuis, la mouette passe The Dock Of The Bay » en boucle. Elle a coincĂ© le systĂšme sur replay » et ce matin au troquet, j’ai Ă©tĂ© obligĂ© de dĂ©brancher le bazar avant d’avoir une Ă©meute. Comme elle faisait la gueule en toussant dans tous les verres, je lui ai chargĂ© le lecteur mp3 et elle est partie sur son platane oĂč elle Ă©coute tranquillement son tube du week-end en partageant les Ă©couteurs avec le matou. Et connaissez-vous la raison d’un tel engouement ? Cherchez pas ! Introuvable ! La mouette croit reconnaĂźtre, dans l’intro de la chanson, la voix d’un vieil oncle du cĂŽtĂ© de sa mĂšre. On lui avait racontĂ© l’histoire quand elle Ă©tait toute petite au fond du nid mais elle n’avait jamais eu l’occasion d’entendre le morceau. Y’a des jours oĂč je me demande oĂč elle va chercher des trucs pareils. LĂ , elle est formelle ! C’est bien le tonton de San Francisco ! Un membre de sa famille pour un succĂšs planĂ©taire, une fois de plus, elle fait la fiĂšre ! Pour ma part, j’ai sincĂšrement l’impression que ces petits cris d’oiseaux naissent sous les doigts de Booker T, le prĂ©cieux organiste des MG’s. AprĂšs tout, on s’en fout. Reste la beautĂ© de ce titre intemporel qui fut le hit posthume de l’immense Otis Redding. Comme je vous l’ai dit, c’est la mouette qui gardait le troquet dimanche aprĂšs-midi. Elle s’était confortablement installĂ©e prĂšs du distributeur de cacahuĂštes sur le bar et je lui avais laissĂ© Ă  portĂ©e de bec un fond de picon-biĂšre. Je sais, je ne devrais pas. Emena me le reproche souvent mais j’ai des faiblesses pour ce volatile et c’est vrai qu’elle apprĂ©cie le picon-biĂšre autant que moi. Elle me dit que c’est bon pour sa toux, alors
 Donc elle regardait tranquillement le Tour des Flandres Ă  la tĂ©lĂ© oui, comme moi, elle adore le vĂ©lo quand on a frappĂ© au volet. Elle s’est trouvĂ©e bec Ă  bec avec un gros corbeau noir, le style vieux baroudeur fort en gueule, qui n’a pas attendu l’autorisation pour entrer dans le troquet, invitant dans son sillage deux autres compĂšres aux mines patibulaires, un pigeon ramier borgne et un martinet au crĂąne rasĂ©. Ils ont abandonnĂ© une jeune bĂ©casse maquillĂ©e de façon un peu vulgaire qui prĂ©fĂ©rait les attendre au soleil sur la terrasse. La mouette a laissĂ© la fenĂȘtre ouverte, flairant immĂ©diatement que cette soudaine intrusion sentait l’embrouille et pouvait se terminer en volĂ©e de plumes. Le corbeau, qui paraissait le chef de bande, lui a expliquĂ© le motif de sa visite. Il se prĂ©tendait chargĂ© d’une mission, mandatĂ© par un groupe de congĂ©nĂšres pour vĂ©rifier plusieurs choses. Pourquoi une mouette si loin des golfes clairs ? La mouette a rĂ©pondu qu’elle habitait oĂč elle veut. Et qu’elle ne leur demandait pas Ă  eux oĂč ils nichaient parce qu’elle n’en avait rien Ă  foutre. Le martinet commençait Ă  s’exciter et le pigeon lui fit signe de se calmer. Pourquoi cette toux persistante ? La mouette fut prise d’une sĂ©rie de quintes qui firent gicler quelques cacahuĂštes mal digĂ©rĂ©es et leur expliqua entre deux raclements de gorge qu’elle Ă©tait allergique Ă  la bĂȘtise et que cette affection risquait donc de s’éterniser. LĂ , elle vit passer dans l’Ɠil valide du ramier une envie de castagne. Un petit parfum de mĂ©li-mĂ©lo de plumes commençait Ă  flotter. Seul le gros corbeau noir restait impassible et continuait calmement son interrogatoire. Cette toux, ne viendrait-elle pas plutĂŽt de la frĂ©quentation de volatiles d’origine Ă©trangĂšre ayant franchi les frontiĂšres clandestinement et sans les certificats obligatoires de traçabilitĂ© ? Et qui nous assure que tu ne fais pas toi-aussi parti de cette racaille ? Et voilĂ  ! On y Ă©tait ! C’était partout pareil. La mouette avait dĂ©jĂ  supportĂ© ce genre d’ñneries en Ă©coutant certains humains mais, mĂȘme si un vieux hibou le lui avait susurrĂ©, constater la mĂȘme stupiditĂ© chez des bestioles de son espĂšce lui donnait soudain envie de gerber. Les trois conards semblaient se dĂ©lecter du sale quart d’heure qu’elle allait passer. Mais elle se prĂ©cipita hors du troquet et ferma rapidement la fenĂȘtre un jour, promis, je vous expliquerai comment elle fait ça !. Ensuite, elle alla rĂ©veiller le chat qui dormait sur la branche d’un platane. Un gros matou, un peu loubard, avec qui elle taillait des bavettes en soirĂ©e. Elle lui ouvrit le soupirail de la cave
 La suite, je l’ai vue dans le troquet en rentrant et je vous laisse deviner le carnage. Le minou ne leur a pas laissĂ© beaucoup de plume pour continuer Ă  voler. Et si le porte manteau n’était pas tomber en cassant un carreau je crois que la bĂ©casse n’aurait jamais revu ses copains. Au moins, elle pourra tĂ©moigner qu’ils en ont pris une bonne ! Le chat, je lui ai ouvert une bonne boite de pĂątĂ©e. Et avec la mouette j’ai partagĂ© un picon-biĂšre, dans le mĂȘme verre, en lui disant que j’étais trĂšs fiĂšre de l’avoir pour amie. Maintenant, en y rĂ©flĂ©chissant bien, ça me paraĂźt un truc tordu cette histoire de grippe aviaire. La peur, toujours la peur
 Ma mouette fait la gueule. Et pas qu’un peu ! Depuis hier soir elle boude et je pensais que la nuit la remettrait d’aplomb mais elle s’est rĂ©veillĂ©e toujours grognon et ne cesse de ronchonner dans son coin. Tout ça parce qu’elle ne supporte pas le mensonge et la mauvaise foi. On a les mouettes qu’on peut mais la mienne, d’abord elle tousse, ce qui n’est pas politiquement correct dans ce monde aseptisĂ© et cette sociĂ©tĂ© du principe de prĂ©caution », ensuite elle est d’une droiture absolue. Son honnĂȘtetĂ©, sa probitĂ© sont sans Ă©gales et si elle prend les commandes et tient la caisse dans le troquet, c’est qu’on a compris qu’elle pouvait s’acquitter de la tĂąche mieux que personne. Et pendant ce temps, Emena, qui devait gĂ©rer cette corvĂ©e, retrouve ses toiles et ses pinceaux. La mouette adore les chiffres et se joue du moindre calcul. Hier, rappelez-vous, je l’ai expĂ©diĂ© hors du bistrot parce qu’elle toussait comme une damnĂ©e. Elle a fait quelques balades autour de la place et ayant survolĂ© le lycĂ©e voisin Ă  l’effectif quelque peu clairsemĂ©, s’est mise en tĂȘte de faire une virĂ©e Ă  Saint-Etienne pour survoler la manif du jour. Quand elle est rentrĂ©e juste avant la nuit, elle Ă©tait toute guillerette et ne toussait presque plus. J’ai pensĂ© qu’un peu d’exercice lui avait fait du bien. Elle a allumĂ© la tĂ©lĂ© pour les infos rĂ©gionales et posĂ©e sur le bras de la tireuse Ă  biĂšre s’est mise en position d’écoute. Pour la mouette cela consiste Ă  rentrer lĂ©gĂšrement la tĂȘte, bec fermĂ© et yeux mi-clos. On croit qu’elle dort. Elle voit tout, elle entend tout. Le journaliste a commencĂ© Ă  parler de la manif - 
.dans les rues de Saint-Etienne entre le parvis de l’HĂŽtel de Ville et
 Le cou se rĂ©tractait encore un peu, les yeux n’étaient plus que des fentes. - 
manifestants au nombre de 2000 selon la police et 5000 selon les organisateurs » Aaargh ! Un cri rauque venu du fond du gosier. La mouette sauta sur le percolateur, puis sur le poste tĂ©lĂ© et enfin au sommet du porte-manteau de l’entrĂ©e. Partie dans une quinte abominable, elle alla se rĂ©fugier dans la cave, par l’escalier derriĂšre le bar et je l’entendis de longues minutes alterner les cris et les toussotements. Quand elle revint, elle faisait la tronche ! Pendant le repas elle picore rĂ©guliĂšrement un peu avec nous elle n’a pas ouvert le bec. Avec Emena on a fait cas de rien et on papotait sans s’occuper du muet volatile. Le soir elle s’est perchĂ©e sur un platane de la place jusqu'Ă  ce qu’on tire les volets. C’est alors qu’elle est venue se poser sur mon Ă©paule et dans un souffle m’a murmurĂ© ce qu’elle avait sur la patate. Puis elle est partie se coucher dans un repaire connu d’elle seule. Chacun chez soi, avec les mouettes c’est mieux comme ça. Emena Ă©tait un peu inquiĂšte, je l’ai rassurĂ©e. - 3153 manifestants, elle les a comptĂ©s! - Alors ? - Alors elle est furieuse. D’aprĂšs elle, soit les humains sont nuls en calcul, soit c’est une race de mĂ©chants menteurs. - Les deux ! - Elle s’en doute et ça la ronge
 Bon, je vous passe les rĂȘves de la nuit oĂč j’ai fait des loopings sur une calculette, ce seait trop long Ă  raconter. Maintenant je vais vous quitter. Il faut que j’aille m’occuper de la bestiole. Je vais lui expliquer que c’est ainsi depuis la nuit des temps, que tout homme se ridiculise quand il prĂ©tend avoir raison, que la vĂ©ritĂ© est mensonge et vice et versa, que les pois sont rouges et que l’eau bue Ă©clate
 HoulĂ , moi j’ai la pĂȘche pour rĂ©diger les sujets du bac de philo ! Allez la mouette, arrĂȘte de bougonner, on te prĂ©fĂšre rieuse
 Ce truc devrait plaire Ă  la mouette. C'est carrĂ©, ça dĂ©borde pas, c'est binaire, ric-rac!

comment s appelle le cri de la mouette